COMPANS.org
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et Environnementales, Roissy, Pays de France
On a tous reçu un tract politique du maire appelant à voter pour untel ou untel. Bien évidemment c'est son droit, comme libre à chacun de penser et de faire ce qu'il veut. A COMPANS.ORG, nous ne réagissons pas sur le plan de la politique-politicienne, mais plutôt sur un terme utilisé par notre maire : LE COURAGE RÉPUBLICAIN.
En effet, le maire donne des leçons à une élue de "COURAGE RÉPUBLICAIN" qui "L'HONORERAIT" selon lui, faisant référence à une conversation de… 2002.
Notre maire, condamné en 2014 pour prise illégale d'intérêts, condamnation assortie d'une peine de deux mois de prison avec sursis et de 3000€ d'amende pour avoir favorisé sa famille au détriment de ses administrés, devrait avoir un peu de retenu lorsqu'il donne des leçons de morale républicaine.
Nous rappelons ce que les juges ont considéré "… que l'infraction de prise illégale d'intérêts est caractérisée, il apparaît en effet, que : ... leurs enfants ont été privilégiés, les attributions de logements n'ont pas été effectuées dans des conditions équitables..., que Mlle X... présentait une situation d'urgence qui n'a pas été prise en compte et que sa demande est antérieure à 2009..."
Bref, un élu condamné pour des faits de favoritisme, avérés et jugés, est mal, quand même très mal placé pour "se la jouer" donneur de leçons de morale républicaine…
Le "COURAGE RÉPUBLICAIN", notre maire sait-il (au moins) ce que cette expression signifie ?
Courage : D'un point de vue moral, le courage doit être guidé par le sens de la justice ; le courage n'est estimable que lorsqu'il se met au service d'autrui, sans intérêt égoïste…
Républicain : Partisan de la république…
Donc avoir du "courage républicain", c'est être partisan de la république, au service d'autrui, guidé par le sens de la justice, sans intérêt égoïste…
Bref, notre maire, condamné pour favoritisme en tant qu'élu-e-s de la république, nous a démontré tout le contraire…
Objectivement, le maire cumule les échecs… et ce n'est malheureusement pas fini !
Depuis plus de 6 ans, et plus précisément depuis 6 mois, il s'est montré incapable de proposer un cap cohérent en termes de développement communal, de projection sociétale et de vision à long terme. Acculé par ses contradictions politico-clientélistes et son incapacité à limiter les dépenses, le maire entraine dorénavant la commune droit dans le mur (et nous avec !).
Budgétairement : Le maire dépense, re-dépense, embauche à foison, fait, défait et re-fait d'hasardeux ajustements budgétaires, bref… il gère de très mauvaise façon, claquant de manière inconsidérée l'argent publique, il a d'ailleurs endetté la commune. Après avoir autant dépensé, il se dédouane en disant que l'Etat se désengage (voir publications communales)… mais la réalité est qu'il dispose d'un budget de millionnaire ! Il devrait se faire plus discret dans ses critiques et s'interroger sur sa valeur ajoutée en tant que gestionnaire d'argent public, car les chiffres sont têtus et démontrent une gestion de "poche-percée". Le maire n'a hélàs toujours pas compris la différence entre la "logique de dépense" et la "logique de gestion"… en fait, il n'est vraiment pas à la hauteur des enjeux budgétaires actuels.
Insécurité : Les chiffres de l'insécurité augmentent chaque année à Compans, les cas sont de plus en plus graves. Le maire ne sait visiblement "pas faire"…
Incivilités : Compans est devenu un village où les agressions dues aux incivilités se multiplient, certains roulent comme des dingues, défoncent les autres, sont agressifs… et sont persuadés de leur impunité… Le village devient une plateforme de drôles de transits. Que fait le maire? (Voir vidéo des conseils et son manque d'autorité administrative).
Ecole et périscolaire: Alors qu'il se glorifie d'une excellente rentrée (voir lettre du maire) , la vérité est que c'est la pire des rentrées que Compans ait connue. Violences, dangers, insécurité, incohérences et inconscience… et maintenant, logiquement, absences multiples. Rappelé à davantage de discernement et sérieux par les autorités administratives (gaz - violences), le maire est là aussi dépassé par les évènements.
Crèche : La belle idée de crèche, l'arlésienne lui a permis de s'asseoir sur son fauteuil de maire. Mais, la belle idée de crèche, il l'a enterrée lui-même au dernier conseil à l'unanimité (-1) !!!! Ça faisait 6 ans qu'il agitait frénétiquement "sa crèche" auprès des jeunes mamans, des futurs parents, des entreprises de la ZI, des assistantes maternelles, des professionnelles de la petite enfance en leur faisant "miroiter" des places, des emplois…
Bref, à vous de juger… Ah oui, notre bon maire vous expliquera que c'est à cause de l'intercommunalité… mais l'intercommunalité, Compans l'a intégrée au 1er janvier 2014, et en mars 2014, il vous re-servait sa crèche en promesse électorale… Et l'intercommunalité, il en est un des vice-présidents (1800€), bref, Gros-Jean comme devant les Companais ? Même son équipe n'a rien vu, mais voulait-elle vraiment voir ?
PLU : Pareil, projet destiné aux futures oubliettes municipales, malheureusement on va dépenser des 100 et des 1000 en frais études, du temps en réunions, pour finalement rien. Ah oui, vous voulez une preuve… vous vous rappelez, le projet a été enterré juste avant les élections pour être déterré pendant comme promesse du maire candidat à sa réélection ! Ce qui est certain, c'est que les services du Conseil Général sont très attentifs à la protection des terrains classés, les associations et la chambre d'agriculture aussi. Les transferts irréguliers de terrains ne pourront pas avoir lieu, pour ce qui est des lotissements sociaux : non plus, promesse en l'air, pour la sécurité : pareil, pas de PPRT pour le moment : bref rien n'est possible… juste les promesses d'un maire qui est dorénavant obligé d'élaborer une stratégie de type "fuite en avant"…
Judiciaire : Condamné juste après son élection du délit de prise illégale d'intérêts, le maire disserte encore sur sa probité concernant cette affaire (voir articles de presse et lettres ouvertes). La réalité est qu'il a éjecté des prétendants légitimes pour y placer aux forceps sa famille, qu'il a ajusté les loyers, qu'il a fait preuve de favoritisme. On rappelle une nième fois cette réalité, car le visionnage des vidéos de conseil municipal démontre qu'il relativise le grave délit pour lequel il a été condamné. Pour couronner le tout, le maire refuse aussi de rembourser l'argent qu'il doit à la commune en frais d'avocats… Bref, bientôt la justice dira qui a raison sur ce sujet. Au Parisien, il déclarait : "on veut me détruire comme un malpropre", mais ça… c'était avant… sa condamnation définitive…
Elections : On l'aura remarqué, son seul succès c'est sa réélection. De manière lourde, dans chaque "Compans info" il nous rebat les oreilles avec son score. Mais, les observateurs avisés remarqueront l'incohérence politique des convictions du maire avec ses actes :
Représentativité à la commune : notons qu'avec 60% des voix la liste du maire obtient 100% des sièges. 40% des Companais ne sont donc pas représentés au conseil municipal... c'est comme ça la représentativité communale...
Représentativité intercommunale : la minorité intercommunale, après quelques "caca-nerveux" a brandit le concept de "représentativité". En d'autres termes, la minorité politique souhaitait des places de vice-présidents (voir nombreux articles de presse) prétextant qu'il fallait à tout prix que "la diversité" soit représentée au sein de l'intercommunalité (foulant au passage quelques principes démocratiques). Notre bon maire, ultra-minoritaire, a bénéficié de ce stratagème. Comprenez qu'il a obtenu une place (au titre de la représentativité), mais pas au titre de la majorité politique qui a été dégagée par toutes les élections municipales de l'intercommunalité !
Conclusion : quand il est en majorité, tout va bien… mais quand il est en minorité, il VEUT un siège !
Ah,…et puis il bénéficie aussi de l'indemnité d'environ 1800 €… comme vice-président chargé de la sécurité de la zone industrielle mais, étonnament avec ce titre, il installe ensuite des gamins de Compans sur un gazoduc !.
Bref, 6 mois ponctués de condamnations, de reniements, d'insécurité communale, de fausses promesses et de décisions contraires pour l'avenir de Compans. Le maire doit en tirer les conséquences et démissionner, d'autant plus qu'il a été condamné, pour un délit de favoritisme, caractérisé par du népotisme et de la collusion.
Selon Transparency International, "la corruption est l'abus de pouvoir reçu en délégation à des fins privées". Pour la Commission des communautés européennes, "la corruption est liée à tout abus de pouvoir ou toute irrégularité commis dans un processus de décision en échange d'une incitation ou d'un avantage indu". La Banque mondiale retient la définition suivante pour la corruption : "Utiliser sa position de responsable d'un service public à son bénéfice personnel".
L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi définitif (revu par le Conseil constitutionnel) portant sur l'élection des futurs conseillers territoriaux à partir de 2014 et leur répartition par département. A cette occasion, le gouvernement a actualisé l'impact budgétaire pour les finances locales de la création de ces nouveaux élus, ramenés à 3.493 contre les 5.657 conseillers généraux et régionaux qu'ils vont remplacer. Leurs indemnités vont, selon l'estimation de l'Etat, coûter 134,3 millions d'euros par an.
Ce sont les finances des conseils régionaux, chargés par la loi de fixer et prendre en charge le régime indemnitaire de ces conseillers territoriaux, qui supporteront l'essentiel de la dépense : soit 118 millions d'euros. Les départements assureront le solde, soit 16 millions d'euros, puisque la loi prévoit que ceux-ci assurent seulement les majorations d'indemnités qu'ils attribuent à leurs exécutifs. Les conseillers territoriaux percevront une indemnité égale à celle des actuels conseillers régionaux (de 1.520 à 2.660 euros brut selon la taille des régions), majorée de 20 %. Les indemnités des présidents de département et de région (5.520 euros brut) sont, elles, inchangées tandis que, curieusement, celles des vice-présidents seront majorées de 20 % et celles des membres des commissions permanentes de 5 %.
Excellent article de fond du Monde de Louis Imbert
http://www.lemonde.fr/municipales/article/2013/12/02/municipales-a-mitry-mory-on-parle-beaucoup-du-fn-en-attendant-le-candidat_3522308_1828682.html
Toute la semaine, Le Monde.fr retrace une partie du « Tour de France des oubliés » de Marine Le Pen. La présidente du Front national sillonne, depuis un an, des zones rurales très isolées ou proches de grandes villes, dans lesquelles son parti connaît des résultats en forte hausse à chaque élection et espère faire une percée aux municipales en mars. Première étape : la Seine-et-Marne.
A Mitry-Mory, commune de 18 000 habitants blottie dans les champs de Seine-et-Marne sous l’aéroport de Roissy, le Front national (FN) nourrit certains espoirs pour les municipales, en mars prochain.
La mairie « n’est pas encore prenable », reconnaît le candidat local du FN, Adrien Desport, 24 ans. Elle est tenue par le Parti communiste depuis 1925, avec une interruption de 1939 à 1945. C’est une histoire que l’on ne balaie pas aisément. Mais le FN obtient de bons résultats à Mitry : Marine Le Pen y a obtenu 22,41 % des voix au premier tour de la présidentielle en 2012, contre 17,9 % sur l’ensemble de la France.
Aux dernières législatives, Georges Martin, un candidat FN et membre du SIEL (Souveraineté, indépendance et libertés), un micro-parti souverainiste dirigé par Paul-Marie Coûteaux, a obtenu 20,53 % des voix. Personne en ville ne semble aujourd’hui se souvenir de son nom, ni de l’avoir vu faire campagne.
Adrien Desport se dit certain d’être élu au conseil municipal. Il souhaite s’y former à l’opposition active et aux arcanes de la gestion municipale. Le jeune homme, cadre dans l’hôtellerie à Roissy, nous a donné rendez-vous sur la zone aéroportuaire. Il explique que le restaurant où il a ses habitudes à Mitry n’ouvre pas avant 19 heures, et qu’il n’est « pas le bienvenu » dans les bars du centre-bourg qui sont « tous communistes ».
Alors que ses rivaux de l’UMP et de l’UDI ont commencé à faire du porte-à-porte, Desport ne fait pas encore campagne. Il passe de maison de sympathisants en appartement d’amis de sympathisants, discrètement, la nuit après le travail, pour recruter ses colistiers. Il affirme avoir déjà rassemblé 33 noms, « à [sa] grande surprise ». Jusqu’en octobre, il était persuadé d’échouer. Cependant, il tient ces noms secrets : trois de ses colistiers se sont fait connaître un peu trop tôt en ville, dit-il, et ont fini, sous pression, par renoncer. On n’en rencontrera pas un. Adrien Desport paraît bien seul, mais ses idées font du chemin.
« LES GENS CRAIGNENT D’ÊTRE AVALÉS PAR LE 93 »
En mai dernier, Marine Le Pen avait proposé, à quelques kilomètres de là, à Rozay-en-Brie, « la destruction des cités », qu’elle souhaitait remplacer par des habitations « traditionnelles ». Elle était venue dans le cadre de son « Tour de France des oubliés ». Depuis un an, la patronne du FN sillonne des régions rurales où la ville s’étend, où de nouveaux habitants s’installent comme en banlieue-dortoir, où l’on craint la violence des grandes agglomérations. Elle y rassemble des voix de plus en plus nombreuses.
A Mitry-Mory, on nomme ces champs que la ville avale peu à peu « la plaine » : c’est une large bande de cultures céréalières qui coupe Mitry en deux, autour de l’autoroute francilienne et des rails du RER B, dont le dernier arrêt est à Mitry, pas loin d’une ancienne cité pavillonnaire pour cheminots et des deux dernières fermes de la ville. Au nord, la nuit, on voit briller au bout des champs noirs le terminal 2 de Roissy. Le jour, on voit les avions décoller, très bas dans l’enfilade des rues du bourg.
Si l’on pousse un peu plus à l’est, l’idée de la banlieue dangereuse chère à Adrien Desport se précise sur un carrefour de Mitry-le-Neuf, situé entre la gare de Villeparisis, un parking et un ensemble pavillonnaire où l’UMP chasse les voix des abstentionnistes. Des jeunes se rassemblent autour de la gare, « les habitants se plaignent : ils ont peur d’y passer le soir », dit-on à la mairie.
Vers le nord-est, l’avenue Pablo-Neruda mène à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Les émeutes, qui y ont éclaté en juin 2009, ont laissé un souvenir vivace dans la paisible Mitry-Mory. Pas bien loin, à Sevran, en 2011, le maire Europe Ecologie-les Verts, Stéphane Gatignon, avait demandé le déploiement de l’armée après un règlement de comptes. Vu de Mitry, cela semblait irréel. « Les gens craignent d’être avalés par le 93 », dit Philippe Laloue, candidat UMP aux municipales.
L’an dernier, le commissariat de la police nationale à Mitry, situé à quelques rues de là, a fermé. Les forces de l’ordre ont rejoint celles de Villeparisis dans leurs locaux. La distance n’est pas considérable, et la perte d’efficacité de la police à Mitry reste à prouver. Mais l’effet psychologique est réel. « C’était nos policiers à nous. On voyait leurs voitures garées dans la rue, on les croisait. Maintenant il n’y a plus personne », regrette Vincent, la trentaine, artisan.
Si une liste se présente, Vincent est aujourd’hui prêt à voter FN aux municipales, quelle qu’en soit la tête. Adrien Desport, il ne l’a « jamais croisé », mais il a vu récemment un copain distribuer des questionnaires pour le FN, dans une brocante voisine. Vincent demande que l’on n’écrive pas son nom, « parce que [sa] mère a travaillé longtemps à la mairie », et qu’il ne veut pas faire de peine (les prénoms de certains témoins ont été modifiés).
Le jeune homme a grandi ici. Il a joué dans les forêts des alentours avec ses camarades de collège après les classes. Il a vu les champs de Mitry-le-Neuf grignotés par la ville, « des gens du 93 » s’installer à la recherche d’une atmosphère « plus calme » et campagnarde.
Jeune, il avait trouvé une place de chauffeur de maître « par piston » : un travail « parfait » qu’il a quitté parce qu’il « ne voulait pas faire le standard » près du téléphone entre deux courses. Il le regrette mais, depuis, il a toujours travaillé et n'a « jamais rien demandé à personne ». Seulement voilà : il a connu récemment un divorce douloureux. Il aimerait que la mairie l’aide à trouver un F2 pour quitter le pavillon où il vivait avec sa femme. « Mais ça, c’est pour les autres. Ils m’ont dit que je gagnais plus ou moins trop », dit-il.
« ILS RESTENT À LA MAISON JUSQU’À QUEL ÂGE DE NOS JOURS ? 30 ANS ? »
« Pour les autres », ces mots-là reviennent aussi dans la conversation de Sandrine, 45 ans, et Jeanne, 29 ans, deux mamans qui patientent dans le premier grand froid de l’automne sur un muret de l’école de Mitry-Bourg, sous les marronniers de la place de l’église. Elles aussi songent à voter FN. Elles aussi ont de la famille à la mairie, qui est à un jet de pierre de l’autre côté de la place, et aimeraient qu’on ne cite pas leur nom.
Sandrine a quitté un HLM parce qu’elle « n’arrivait plus à dormir ». A cause de quelques jeunes qui traînaient sous ses fenêtres du premier étage. Elle a acheté une maison avec son mari, où elle vit avec trois enfants, dont l’aîné a 22 ans et travaille à mi-temps. « Ils restent à la maison jusqu’à quel âge de nos jours ? 30 ans ? », demande-t-elle.
Aujourd’hui, elle n’arrive plus à payer les traites. « Ils refusent de me redonner un HLM, parce que je suis propriétaire. » Elle a mis sa maison en vente l’an dernier, « mais personne n’achète ». Il y a quelques mois, elle a demandé à la mairie une aide d’urgence, pour payer quelques factures et faire des courses. « Je n’y croyais pas, mais ils me l’ont donnée. Ils ont quand même précisé que c’était pas tous les mois et qu’il ne faudrait pas revenir. »
Ceux qui « y ont droit » tous les mois, selon Sandrine, ne forment pas un groupe très clair. Ce sont peut-être ceux qui ne sont pas nés à Mitry, comme elle, sa mère et sa grand-mère. Ceux qui sont plus pauvres qu’elle ou qui ne sont pas blancs. Elle cite les gens du voyage qui ont installé 300 caravanes deux étés de suite sur le terrain de foot du centre-ville. Et la famille élargie qui vit depuis un an sur un terrain en bordure d’une petite zone d’activités, dans une vingtaine de caravanes. Ils sont engagés dans un processus de sédentarisation avec l’aide de la mairie, de l’Etat et de la région.
« ON NOUS MET DEHORS »
Sandrine a des mots durs pour eux, mais elle n’est ni « raciste » ni « méchante ». Elle se dit partisane d’Europe-Ecologie-les Verts, des champs, de la nature. « Je voudrais un monde idéal, moi ! L’écologie. Du travail. » Mais à force de galérer, elle a l’impression « qu’on nous met dehors ».
Le maire, Corinne Dupont, en poste depuis 2005, rappelle avoir dépensé l’an dernier 96 000 euros en aides d’urgence aux familles, tout en maintenant les finances saines : « 750 000 euros d’intérêts remboursés aux banques, et on n’a pas augmenté les impôts depuis 1997. »
La zone industrielle mitoyenne, où deux usines à haut risque chimique fournissent du carburant à Roissy, apporte depuis les années 1970 d’importantes taxes locales. La mairie emploie 700 agents municipaux, dont 500 titulaires.
Jeanne en est convaincue, « la mairie ne fait rien pour nos enfants ». On presse un peu, on refait la liste des équipements. Une autre maman s’invite dans la conversation, alors que le grondement des cartables à roulettes commence à envahir la place. Elle rappelle que son fils fait, lui, du football, du solfège et du violon dans les bâtiments municipaux. Mais Jeanne n’a pas de voiture, et le terrain de foot est trop loin. « Il y a des bus », dit la maman. C’est vrai : pour assurer la cohésion de la ville à travers « la plaine », la mairie dépense 650 000 euros par an dans les transports. Jeanne opine derechef. Mais il n’y a rien à faire. « On survit à peine pendant que d’autres se les roulent », et madame le maire finira par payer cela de son mandat, Jeanne l’assure.